LA MISSION EVANGELIQUE EN PLEIN AIR A AUBAGNE

 

CONFERENCE DU MERCREDI 17 JANVIER 2001

SHPMM  au Centre Guillaume Farel rue Albert Chabanon

Donnée par PATRICK IMMORMINO

 

 Il y a deux ans déjà, je me trouvais à la Pastorale évangélique de Marseille où nous fut présenté le délégué régional d’une nouvelle Mission à Marseille, la MEPA ou Mission Evangélique en Plein Air.

Quel ne fut pas mon étonnement de voir ressusciter devant moi une Mission dont j’avais l’histoire locale dans mes cartons et qui avait de 1923 à 1945 ardemment semé la Bible, selon le mot de Victor Hugo, dans notre belle région et dans toute la francophonie continentale.

 

                  Curieux j’interrogeais le délégué sur ses illustres prédécesseurs mais celui-ci n’était absolument pas au courant. Il croyait faire œuvre pionnière et il fut étonné. Quant à moi, je ne le fus pas, connaissant l’esprit de suite de notre Seigneur. Tout au long des âges, Il n’a cessé selon le mot de l’Apôtre Paul aux Athéniens (Actes 17 v22-34), de rendre témoignage de ce qu’Il est, invitant tout homme à le chercher à tâtons et à se repentir parce qu’Il a fixé un jour où Il jugera tous les hommes par l’homme qu’Il a ressuscité à cet effet, Jésus-Christ.

 

                 Imaginer ma joie d’historien dilettante à la réapparition du fil rouge de la Rédemption du côté d’Aubagne. Car bien qu’encore jeune, j’ai quant à moi connu au crépuscule de leur vie plusieurs des protagonistes de mes récits.

 

                Pour revenir à notre Mission Evangélique en plein air à Aubagne, tout commença au Piémont dans le village de Strévi, avec un certain Luigi Stefano Arnera ou Louis Etienne Arnera, catholique zélé et ardent contradicteur des hérétiques, lutte pour laquelle il ira jusqu’à voir l’archevêque pour en obtenir des moyens spéciaux. Mais à l’instar de l’apôtre Paul, confronté à l’Evangile et invité à vérifier dans sa Bible avec Imprimatur, il se convertit et devient colporteur ardent de la foi qu’il persécutait. Rejeté à son tour et ayant perdu toute sa clientèle, car il était tailleur de son état, il doit partir. Sa belle famille veut même reprendre sa femme et ses enfants. Mais sa femme Adélaïde se convertie elle aussi et ils émigrent en 1900, s’installant avec leurs six enfants  à Vallauris dans les Alpes Maritimes près d’une petite communauté chrétienne de Frères larges ( leurs enfants sont : Hector 02.11.1890 ; Edouardine 25.05.1893 ; Claude 05.05.1895 ; Idalgo 28.08.1897 ; Pierrette 17.09.1899 et Attilio 1887 ). Plus tard ils auront trois autres enfants nés à Vallauris : Damaris 23.06.1902 ; Samuel 03.09.1904  et Lydie 23.01.1907, qui recevront un prénom biblique suite à la conversion de Luigi. Se joignant à la nouvelle église évangélique italienne de Cannes, il reçoit mission pour être colporteur et est gratifié d’un vélo et pourvu de littérature évangélique.

 

            Co-fondateur de plusieurs assemblées évangéliques sur la côte, ses quatre fils marchent sur ses traces.

 

             Dans les années 20, ceux-ci sont au travail avec lui et impliqués dans le ministère auprès des Assemblées de Frères de Cannes , Nice et Vallauris. Il se révèle que trois des frères ont de très fortes personnalités et sont exceptionnellement doués, pour les arts, la rhétorique, la poésie, la théologie et la musique. Ce sont Claude, Hector et Idalgo.

 

             Les Alpes Maritimes deviennent trop petites pour ces ténors évangéliques qui ont pris familles depuis peu, Claude et Hector ayant quant à eux, épousé les deux filles du Missionnaire Paul Minault, Adrienne et Blanche. Celles-ci sont les nièces et filleules du Lieutenant-Commissaire de l’Armée du Salut, Albin Peyron.

En 1923, Claude Arnera  prend la direction de la toute nouvelle branche française de la Mission Evangélique en plein air, œuvre britannique fondée en 1853 par Monsieur John Mac Grégor. Cette oeuvre comptait une dizaine de camions de colportages en Angleterre et un en Hollande et voulait s’installer en France. Claude va désormais recevoir d’Angleterre le soutient financier nécessaire à cette activité jusqu’en 1933,  année où il devient indépendant. Il achète donc un premier camion qu’il aménage pour faire ses tournées d’évangélisation.

 

                       Ce camion reçoit une balustrade pour la prédication, une possibilité de couchage pour les longues tournées et un stockage de littérature. Les buts de la Mission sont de répandre les Saintes Ecritures, de nommer et entretenir des évangéliste de rue, de travailler à l’évangélisation en promouvant l’unité des chrétiens, de visiter les foires et marchés, de tenir des cultes et missions spéciales partout où se rassemblent les foules, visiter les chrétiens isolés et malades, et faire œuvre de pionnier dans les régions non atteintes,  (extrait des statuts ).

 

                        Claude commence ses tournées sur les marchés publics et dans les villes et villages environnants et agrandira au cours des ans son cercle jusqu’à visiter la Suisse et la Belgique.

 

                        Il reçoit au départ l’aide ponctuelle de ses trois frères, Idalgo, Hector et Samuel,  prédicateurs émérites ( pour les deux premiers ) et anciens d’église.

L’épouse perspicace de Claude, Blanche pressant qu’il faut aller défricher un nouveau terrain et inspire à son mari de démarrer une œuvre dans une commune « vierge » de toute prédication évangélique. Je tiens à rassurer nos amis historiens, que « vierge » est un euphémisme puisque depuis des siècles, le champ avait été labouré déjà, par les Vaudois, les Réformés, la Société Evangélique de France et les colporteurs.  Mais à chaque génération il faut ses témoins et ses relais de la vérité.

 

              En 1924, un ami de la famille de Claude Arnéra, agent immobilier de son état est chargé de prospecter un logement dans les environs de Marseille. Cet agent trouve une maison spacieuse dans un village provençal  où les protestants ne sont pas implantés, ou du moins inactifs, Aubagne au pied du Garlaban. 

Elle est acheté avec des fonds provenant d’un héritage que Madame a reçu par sa mère Madame Peyron.

 

              La maison se situe toujours  ( habitée par Madame Blanche Arnéra sa fille), au n°12 boulevard Lakanal à Aubagne centre. Cette maison avec ses deux grandes pièces centrales spacieuses convint parfaitement. Elle permettait d’accueillir des réunions et un culte. Voici donc que nous abordons la vie du deuxième homme le plus célèbre d’Aubagne mais dont les exploits spirituels ne sont relatés que sur un monument céleste.   

 

               Fraîchement installer dans le fief sentimental d’un Monsieur Marcel bien connu de l’endroit, Claude Arnéra, a pris immédiatement son sac de colporteur et commence à sillonner le village et les environs distribuant des portions de l’Evangile et des traités, nouant des contacts avec la population. Il rencontre à cette occasion Paul Pagnol berger de son état et dernier chevrier du Garlaban,, cette belle montagne entre toutes qui trône au milieu de ce désert de garrigues qui s’étend  d’Aubagne  jusqu’à  Aix. Son arrivée avait déjà fait un grand effet auprès de la commune car il était le quatrième possesseur d’une automobile après le maire, le médecin et l’instituteur. Il était venu un beau matin à la mairie demander son permis de conduire qui lui fut délivré sur un beau carton vert dûment tamponné, mentionnant  qu’il était autorisé à piloter dans la commune un véhicule à pétrole ! Claude est régulièrement aidé par son frère Idalgo.

 

               Quelques temps après, la famille Arnéra reçoit le renfort d’une autre famille de leurs amis venant d’Antibes, les Ratto. Ces derniers achètent une propriété à Camp Major, dans le hameau où se trouve la caserne de la Légion. Ensembles, ces deux familles évangélisent les environs et nouent des amitiés à Marseille avec l’autre petite Assemblée Evangélique qui y travaille depuis le début du siècle et dont j’ai parlé dans ma précédente conférence.

 

             L’œuvre s’accroissant, deux autres camions sont achetés en 1926 et 1928. En 1926, Idalgo s’engage à plein temps dans ce travail et prend le camion n°2 et à partir de 1928 le n°3, tandis qu’Hector et Samuel viennent mener avec Claude des Missions spéciales régulières. Lors de la livraison du camion n°2 à Paris, Claude reçoit du commandant Salway 10.000 évangiles de la Société pour la distribution des Saintes Ecritures, littérature qui sera vite diffusée.

L’œuvre reçoit l’aide de coéquipiers évangélistes, tels Messieurs Romério de Saint Raphaël et Omer de Cannes. Afin de faire connaître l’œuvre au monde évangélique francophone,  Alfred Omer ancien de l’Assemblée de Cannes, édite à partir de 1930, un bulletin de nouvelles, intitulé  « Le Maître et la multitude », imprimé sur les presse du Petit marseillais, quotidien local d’avant guerre.

Claude y relate toutes les tournées et les fruits doux et amers de ce ministère. Chassés à coup de pierres dans certains villages, ils sont réinvités dans d’autres par le prêtre lui-même. De temps en temps, ils vont croisés l’œuvre d’évangélisation sous la tente diriger par Réné Zinder et Edmond  Squire de Grenoble.

 

                Dans son rapport de travail de fin 1930, Claude Arnéra signale que les 3 camions ont visité : 22 départements français (et 402 villes et villages), trois cantons suisse (Vaud , Neuchâtel, Bienne avec 8 grandes villes ) et Turin en Italie. Mais fin 1930, le n°3 doit être désengagé faute de crédit. 

 

                  En 1932, tournée en Belgique, prédication à Liège et Bruxelles. A l’été 1933, le camion N°1 est de retour à Bruxelles, prédication sur la place de l’Hôtel Royal de la Monnaie.

 

               Entre-temps l’Assemblée évangélique d’Aubagne croît et plusieurs familles aubagnaises se joignent à elles, les Vincent, Jourdan, Lagier, Camoin, Spazzaro et Michel. L’Assemblée entretient de grandes relations avec le corps des Assemblées évangéliques françaises, suisses et italiennes. Claude Arnéra est connu dans toutes la région comme le pasteur en camion. D’un style vestimentaire original avec son immense cape de berger et son feutre noir gigantesque, il est devenu une figure aubagnaise. Le pasteur Raymond Dodré de l’Eglise Réformée parlera de lui comme d’un homme ayant l’allure d’un véritable prophète lorsqu’il apparaissait dans les rencontres.

 

                Pendant ce temps Blanche Arnéra-Minault l’épouse de Claude s’occupe des neuf enfants et de l’église pendant les longues absences de son mari qui part souvent pour des tournées d’un mois, ne rentrant qu’une fois épuisé le stock de littérature. Blanche fille de missionnaire, née à Saint Christol-les Alès, avait été avant son mariage en 1923, missionnaire elle aussi à Libreville au Gabon, et avait du être rapatriée pour raisons de santé. Elle va œuvrer à Aubagne avec son mari pendant 59 années. Elle décèdera dans la paix du Seigneur le 29 janvier 1983. Elle bénéficiera un temps dans l’éducation de ses enfants, de l’aide de madame Maigne, la fille du député connu avant guerre, elle-même reprise auprès du Seigneur en juin 1937.

 

                   Mais les moyens se font rares. Souvent par le moyen du bulletin, Claude lance un appel à la libéralité des chrétiens et Dieu bénit la foi, les fonds continuent d’arriver et l’oeuvre se poursuit avec beaucoup de fruits précieux et des conversions retentissantes. En effet, les difficultés de soutient de la branche française conduise la Mission britannique à rendre son indépendance à Claude. Ceci coïncide avec la suppression du Camion-Wagon n°2 à l’automne 1933. De ce fait, Idalgo après sept années de collaboration fructueuse repart pour Vallauris et se consacre à son ministère de prédicateur et conférencier. Son départ est suivi de celui de Monsieur Romério l’un des coéquipiers. Quant à Idalgo, il ouvre une imprimerie qui verra non seulement le passage de Picasso, pour ses affiches de vernissage mais aussi la publication du célèbre recueil de cantiques évangéliques : «  Chant de Grâce et de Gloire ». Ce recueil contient nombres de fameux cantiques traduits ou composés par Hector, tel celui bien connu de : »Dieu Tout-Puissant ». Orateur connu dans les Assemblées, sa prédication rassemblait de grands auditoires. Il tient en 1933 des conférences à Neufchâtel et une Mission pour la Tente Française à Grenoble. En 1935, le voici en Afrique du nord. Tandis qu’Hector lui s’occupe depuis 1915 de l’Assemblée évangélique de Cannes rue Louis Nouveau, n°1. En 1937, Samuel se marie à Paris avec Mademoiselle Moritz et concentre ses efforts désormais sur l’église de Cannes.

 

                  Il ne reste plus qu’un camion mais Claude maintenant seul poursuit avec persévérance son ministère d’évangéliste en plein air. C’est ainsi qu’il raconte dans son bulletin de nouvelles de 1937 que le 4 mars passant par Manosque, il est pris dans un orage. L’eau pénètre à l’intérieur de l’auto, traverse la toile et trempe le chauffeur et mouille la bougie d’allumage. Après les Mées, il monte une petite route sous une pluie battante et il tombe en panne. Mais c’est le câble d’allumage qui est cassé. La voiture commence à glisser vers le précipice mais Dieu sauve son serviteur. Il réussit à revenir aux Mées et fait réparer. Prenant un repas chaud dans un restaurant, il entretient son voisin de table sur l’évangile qui lui demande la date de sa prochaine conférence à Sisteron. Et il repart pour tenir sa conférence au soir là-bas.     

 

                     Les échos qui parviennent du camion n°1 indique qu’en deux jours, vingt réunions en plein air ont été tenues et dix villes et villages évangélisés par la parole et l’écrit, soit 82 Nouveaux Testaments et deux Bibles fournies. 

 

                      Paradoxalement et parallèlement, si la Mission en camion ralentie, l’église elle croît de plus en plus à Aubagne. En l’absence de Claude, c’est Monsieur Prunier qui conduit l’église. Ainsi, en décembre 1936, ce sont 130 personnes qui se serrent dans les locaux du boulevard Lakanal avec leurs enfants pour assister à la fête de Noël de l’Assemblée.  Quelques semaines avant cette manifestation, on avait fait venir un maçon pour abattre une cloison et obtenir une salle de réunion sur toute la surface du rez-de-chaussée.  Après les rencontres des cloisons amovibles reconstituaient les pièces où continuait à vivre la nombreuse famille. On voit là encore, combien l’imagination  peut être utile à la consécration au Christ.

 

                      Hector lui envoie des nouvelles en juillet 37 de sa tournée de prédication au Canada et aux Etats-Unis. Claude quand il est présent, prêche aussi à Marseille, préside des funérailles, à l’exemple de celles de l’inspecteur Charles Cavalier dans l’enceinte de l’Hôtel Dieu devant tous les représentant des corps de Police marseillais.   

 

                    Mais la guerre arrive, le carburant disparaît et les déplacements deviennent impossibles. Le contact avec la Mission en Angleterre est rompu et après guerre la branche britannique va concentrer ses efforts et ses maigres revenus désormais sur la Grande Bretagne. Claude, lui rayonne autours d’Aubagne, et visite la Valentine, les Accates, la Penne sur Huveaune et les villages périphériques de Roquevaire, Pont de l’Etoile et Napolon. L’Assemblée  locale a bien grandi. Pendant la guerre, elle accueille plusieurs réfugiés,  qui contribuent à l’œuvre avec l’aide des pasteurs marseillais tel Monsieur Muller pasteur de l’Eglise Evangélique Libre.

 

                    Au printemps 1943, Claude reprend son bâton de pèlerin et repart en tournée d’évangélisation mais il emprunte maintenant les transports en commun. Il se dirige d’abord vers l’Est puis redescend dans le Var et les Alpes Maritimes où il n’était pas venu depuis cinq ans. Il va y rester un mois visitant toute la côte et tous les amis chrétiens ainsi que sa famille. C’est là qu’il salue son père Louis Arnéra âgé de 81 ans maintenant et toujours actif dans le colportage à Cannes. Il est invité par le Pasteur Monod de Cannes à prêcher au temple de l’Eglise Réformée Evangélique et à l’église Libre de Cannes. La guerre se termine mais les camions ont disparus, Claude se procure une bicyclette à moteur et continue avec persévérance à semer la Parole de Dieu dans le secteur et à visiter les église sœurs.

 

               De 1950 à 1980, l’Assemblée d’Aubagne reçoit l’aide d’une autre Mission, l’Union Chrétienne Biblique, jusqu’à l’arrivée d’Olaf Bachman qui va la conduire quelques temps et fonder l’œuvre de scoutisme protestant de »  Chante Colline «  à Allauch. Puis en 1985, la communauté va demander son admission dans l’Union des Eglises Evangéliques Libre de France qui lui enverra comme pasteur Abraham Markus, et actuellement Marc Pons. 

 

Claude Arnéra est repris auprès du Seigneur en 1986 âgé de 91ans, après une vie bien remplie et toute consacrée à l’annonce de l’Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ. On recensait en 1983, 90 descendants de Louis Arnéra, dont un grand nombre sont impliqués dans des œuvres chrétiennes. C’est ici la fin de l’histoire de la Mission Evangélique en Plein Air d’Aubagne qui ressuscitera  en 1998 à Marseille mais sans les camions. Si vous croisez rue Saint Ferreol un groupe de jeunes gens présentant sur des tableaux la Bonne Nouvelle de l’Evangile qui sauve toujours les pécheurs, regardez bien, vous verrez l’ombre d’un grand chapeau de feutre noir avec inscrit au dessus : «  Dieu est fidèle « .

 

VERBUM DOMINI MANENT IN AETERNA*

 

 

 

 

 

 

 

P.IMMORMINO

 

 

( « La Parole de Dieu demeure pour l’éternité »  Evangile de Matthieu 24 v 35  devise des protestants à Worms )

 

Bibliographie :

 

Arnéra C : « Nouvelles de l’œuvre «  in Le Maître et la Multitude octobre 1930-octobre1943

 

Bory JP : « Histoire des Assemblées de Frères larges » in Servir en l’Attendant janvier-février 1996

 

Immormino P : «  Souvenirs de Melle Blanche Arnéra, fille de Claude et de Sylvain son petit fils par Elie «  Aubagne 1995, Marseille 2000

 

Commune de Strevi  en Piemont : « Arbre généalogique de la famille Arnéra «  Strevi Italie 1983


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