AU FIL DE L’HISTOIRE … DES FEMMES PROTESTANTES QUI ONT « OSE L’ESPERANCE ! »

« Les femmes et la foi »

 

 

 

 

 

 

 

L’histoire des femmes protestantes reste à écrire (comme l’histoire de femmes en général) en notre XX° siècle finissant. En effet si les femmes  ont eu une part active dans l’Histoire, elles  ne sont pas présentes ou fort peu, lors de la restitution historique. Nous lisons essentiellement une histoire virile, masculine. … Il ne faut pas oublier que ce qui n’est pas raconté, ce qui n’est pas objet d’histoire, en fait n’existe pas, est nié en quelque sorte.

Nous souhaitons ici, présenter rapidement quelques histoires de femmes protestantes, au fil du temps. Nous ne les citons pas toutes, elles sont des milliers, on pourra nous reprocher d’avoir oublié telle ou telle d’entre elles, mais une bibliographie annexée permettra  à chacun  et chacune de poursuivre ses recherches.

 

1-UNE FEME POETE :  MARGUERITE DE NAVARRE

Elles OSENT, ces femmes du tout début de la Réforme, comme Marguerite de Navarre. Mais, me direz vous, il s’agit d’une reine, d’une grande dame … L’histoire, hélas dans ses archives trouve davantage trace des Grands, même si les plus petits ne sont pas exclus de la mémoire collective. Revenons  à Marguerite, nous sommes aux  premiers balbutiements de la Réforme en France.  Marguerite de Valois naît à Angoulême en 1492. Elle est mariée en 1509 au duc d’Alençon et en 1527 à Henri II roi de Navarre. En ces premières années du siècle, (le XVI°) un vent réformiste souffle en France. Lefévres d’Etaples, intellectuel humaniste,  en est le moteur pour ainsi dire. Il répète, à qui veut l’entendre, que le chrétien doit avant tout lire et méditer la Bible. Il souhaite  expliquer « l’Ecriture par l’Ecriture et la comprendre par rapport au Christ » comme le dit Denis Crouzet[1]. On donne à ses disciples le nom de « bibliens » et leur doctrine s’appelle l’évangélisme.

Entendant parler d’une possible  réforme de l’Eglise, Marguerite  rencontre Lefèvres d’Etaples, Guillaume Farel et Briçonnet. Elle adopte leurs idées, et protége les prédicateurs. Ayant acquis une forte influence  auprès de son frère François 1er   (elle lui avait rendu d ‘éminents services lorsqu’il était prisonnier à Madrid), elle fait jouer cette influence en faveur des bibliens. En 1533, François 1er fait alliance avec les protestants de la ligue de  Smalkalde, Marguerite, dont l’influence s’accroît encore, permet à Roussel, Courault et Bertault d’obtenir des chaires à Paris même. Malheureusement la Sorbonne condamne un de ses livres : «  Le Miroir de l’âme pécheresse  qui confesse son impuissance et s’en remet du tout à Dieu ». C’est le pur enseignement de Lefèvres lui-même que l’on retrouve là, enseignement recueilli avec une avidité passionnée par la  princesse qui savait du grec et même un peu d’hébreu. Le fond a toute la clarté souhaitable : c’est l’application à la vie spirituelle du dogme de la justi­fication gratuite, imméritée et suffisante. Marguerite est l’âme pécheresse, l’esprit sceptique et froid  qui lit l’Ecriture, mais comme on lit le premier livre venu,  « sans amour », en lui faisant subir l’épreuve d’une critique toute rationaliste. Au sens biblique elle  est  «  l’épouse adultère  »et pourtant Dieu lui  pardonne, lui révèle tout d’un coup la foi qui sauve, et sauve seule. « Pour elle, la Vierge n’est que la première et le modèle des élus, le symbole même de l’âme sanctifiée, sans l’avoir mérité, par la grâce du Fils  » [2] . Elle s’élève contre l’inutilité des œuvres et l’hypocrisie des pratiques pieuses. Elle se plaît à nouer avec Dieu seul non seulement des rapports de croyante à Sauveur, mais de mère à  fils, de fille à père, de sœur, d’épouse. Ainsi donc, en 1531, date de la première pu­blication du Miroir, Marguerite est déjà, aux pra­tiques près, une Réformée ; toute sa vie elle restera une biblienne ­. Elle n’en continue pas moins à être une fille de la Renaissance.

Marguerite se retire dans le Béarn et sa cour devient l’asile  de ceux qui échappent à la persécution après l’affaire des « Placards ». Dans la nuit du 17 au 18 octobre 1534, des « affiches » sont  apposées en de nombreux endroits de la capitale ; l’auteur supposé du texte litigieux est Antoine Marcourt pasteur de Neuchâtel, le sujet traité est sensible : la messe  est dénoncée. Une vague répressive suit, orchestrée par le Parlement de Paris et la faculté de Théologie.

Marguerite est la mère de Jeanne d’Albret, et la grand-mère d’Henri IV. Cette éminente dame fut une poétesse renommée.. Lisons ces quelques vers extraits des chansons spirituelles.[3]

 

     « A la claire fontaine

     A l’eau vive au parfait don,

Tous les pauvres pécheurs appelle

      Dieu tout seul bon

Pour recevoir en abandon

        Le doux pardon.

 

 «  Venez tous, boire l’eau

 Qui pour tous les maux est saine,

 Venez au breuvage neuf

 De la nouvelle fontaine.

Au sang de l’agneau occis

  Qui blanchît tous les noircis,

  Et ne requiert que grands mercis.

Dits d’amour, pour sa peine.

 

« Or, courez vite, pécheurs !

A cette eau pure et si belle !

Et remplissez tant vos cœurs

Que vous puisiez tous par elle

Bien lavés de tous péchés

Dont vous êtes tant tachés,

Entrez, d’amour détachés,

Dans la vie éternelle. »

Cette grande dame mourut en 1549 en prononçant le nom de Jésus.

 

 

 

 

2-UNE FEMME THEOLOGIENNE : RENEE DE FRANCE

Déjà des bûchers s’allument, comme en août 1523 ou Jean Valière (ou Vallière) est exécuté, la « secte des luthériens » est pourchassée…  François 1er  subit une lourde défaite à Pavie en 1525, les paysans d’Allemagne se révoltent… Calvin, né en 1509, (il a donc 26 ans d’écart avec Luther)  fréquente l’Université de Bourges  et fait paraître en 1536 « l’Institution de la religion chrétienne ».

 C’est à la duchesse de Ferrare, Renée de France, seconde fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne, que nous nous intéressons maintenant. Née à Blois en 1510,elle épouse en 1540 Hercule d’Este, futur duc de Ferrare. Disciple de Lefèvres, elle adopte la réforme dès 1540, et sa cour est un asile pour les lettrés pourchassés.

Calvin donc, « l’Institution de la religion Chrétienne » terminée, va en Italie chercher refuge auprès de Renée de France, qui devient farouche admiratrice du grand [4] Réformateur. L’année 1545 en France est terrible ; les Vaudois du Luberon sont pourchassés, ce sont les massacres de Cabrières et de Mérindol. Renée, veuve en 1559,  se retire dans sa seigneu­rie de Montargis, où elle montre l’esprit de la résistance protestante. Elle fonde un collège, accueille, en son château transformé en véritable « hôtel Dieu »..

Examinons ensemble quelques points de son credo, écrit vraisemblablement vers 1540 [5]. « … Et parce que nous voyons, la Parole de Dieu peu estimée … nous avons bien voulu faire cette déclaration de notre foi et Religion … que nous pou­vons réduire en quatre points qui comprennent le sommaire de l’Ecriture.

« Premièrement, nous tenons que nous sommes sauvés par foi, non par nos œuvres. Cette foi n’est point une qualité ou œuvre  humaine, ains (mais) est un instrument donné et inspiré de Dieu pour connaître, goûter et posséder les grâces et bonté de Dieu, qui nous est offerte en la personne du Christ et ratifiée en sa mort et passion, et qui nous assure que Dieu est en essence et considéré en trois personnes… Voilà le sommaire de la foi, contenu au Symbole des Apôtres.

« … Secondement, nous tenons que Jésus-Christ, nous ayant délivrés de la malédiction de la loi et des cérémonies judaïques, ne nous a pas exemptés de l’observation de la loi morale.

« … Nous tenons pour le troisième point qu’il est besoin de prier Dieu souvent qu’il nous soit propice et nous pardonne nos défauts, car c’est lui, dit David et Isaïe, qui fait nos péchés blancs comme neige, quand ils sont tout sales et noirs. C’est lui bref seul duquel nous avons promesse…

« … Finalement et pour le quatrième point, nous tenons que Dieu, considérant notre infirmité, et combien il nous est malaisé de comprendre les choses célestes et spirituelles, a institué des signes visibles pour nous ratifier et sceller ses promesses et plus familièrement représenter les choses spiri­tuelles... sacrements ordonnés du Christ, seule­ment le baptême... et aussi la sainte Cène qui est la nourriture de ceux qui ont déjà profité en l’Eglise...

« Voilà les principaux points sous lesquels sont compris tous les enseignements que nous donne l’Ecriture sainte, et ayant cette foi nous nous con­solons contre toutes afflictions et contre la mort même... »

Les circonstances adverses : La Saint- Barthélemy, l’assassinat de Coligny qui est, depuis la mort de Calvin, son meilleur ami et conseiller - assassinat perpétré par le propre petit-fils de Renée, le duc de Guise- sont pour la duchesse un coup fatal. Elle meurt le 15 juin 1575.

 

 

3-UNE FEMME DIPLOMATE : ELEONORE DE ROYES

Dans le grand mouvement de la Réforme, le rôle des  femmes est très important... L’exemple d’Eléonore de Royes, princesse de Condé,  nous le démontre. Née en 1535 à Châtillon- sur - Loing,  cette petite fille de Louise de Montmorency, sœur du connétable, a pour marraines les deux reines de France et de Navarre. Elle épouse en 1551 Louis de Bourbon, fils cadet du duc de Vendôme, le futur prince de Condé (oncle d’Henri IV). Elle est la belle sœur de Jeanne d’Albret. Son mari, le prince de Condé est impliqué dans la conjuration d’Amboise ( 1560) qui dresse les réformés contre François II et Catherine de Médicis. La répression qui s’ensuit est terrible. La princesse de Condé  intervient :

 «…(Sur) ces entrefaites voici (qu’arrivent) lettres et hommes envoyés par la princesse de Condé, dame aimant son mari, vertueuse et sage s’il en fut, par lesquelles elle avertissait son seigneur et mari du complot pris  et arrêté entre ceux de Guise, d’exterminer tout le sang  royal… que si elle était homme elle aimerait mieux mourir en combattant l’épée au poing… que de monter sur un échafaud [6] … ». Le prince n’écoute pas et il est emprisonné. Sa femme met tout en œuvre pour le libérer…

«… La princesse de Condé (femme accomplie en toutes sortes, s’il y en a eu de notre temps) n’eût plutôt été avertie de la peine de son seigneur et mari, qu’elle n’allât à Orléans… mais on lui fit défense (d’y entrer) …elle s’enhardit un jour d’entrer en la salle du roi…elle se jeta à genoux et le supplia[7]… »

Lors du colloque de Poissy, réuni à l’instigation de Catherine de Médicis[8] et de Michel de L’hospital en 1561,  qui doit théoriquement rapprocher les points de vue catholiques et calvinistes et rétablir l’unité religieuse de royaume, on s’aperçoit que la nouvelle doctrine  attire les plus grands noms de France : Renée, duchesse douairière de Ferrare, la comtesse de Roye et sa fille, la princesse de Condé. La  reine de Navarre, Jeanne d’Albret,  abjure publiquement  la religion catholique romaine à la Cène de Noël 1560 à Pau. Calvin lui écrit en janvier 1661 pour la féliciter…

Les « guerres de religion » éclatent quelque temps plus tard, après le massacre de la grange de Wassy (1562). Condé prend les armes, il est fait prisonnier à la bataille de Dreux, en décembre. La reine  Catherine choisit de négocier par l’intermédiaire des deux principaux prisonniers, Montmorency et Condé. Eléonore de Roye  montre, en cette circonstance, un beau talent diplomatique (Edit de pacification d’Amboise 19 mars1563).

 « La paix fut préparée par une entrevue d’Eléonore de Roye avec Catherine de Médicis à Saint-Mesmin, et définitivement conclue après l’entretien que les deux pri­sonniers Louis de Bourbon et le connétable de Montmorency eurent dans l’Ile aux Bœufs, près la ville d’Orléans » écrit Madame Jane Pannier[9] . Eléonore de Roye s’éteignit en 1564, elle avait vingt neuf ans. Lisons sa dernière prière :

« O mon Dieu, mon Sauveur, maintenant mon hiver est passé et mon printemps est venu ; ouvre-moi donc la porte de ton jardin céleste, afin que je goûte le fruit de tes éternelles douceurs… »

 

4- UNE FEMME  CHRONIQUEUSE  : CHARLOTTE ARBALESTE,  1548 -  1606

Les guerres de religion font rage ( il y a en aura huit en tout de  1562 à 1598 ; les deux camps font appel à l’étranger). Rappelons brièvement les faits. La troisième guerre avait été atroce, pourtant elle se termine par l’édit de Saint Germain qui accorde aux protestants liberté de conscience et de culte dans les lieux autorisés avant la guerre. Mais la guerre coûte cher, elle affame le peuple, l’insécurité est partout. Catherine de Médicis  fait des projets matrimoniaux : en effet pour elle une bonne alliance passe par un bon mariage. Elle fiance son fils François d’Anjou à la reine Elisabeth d’Angleterre et pressent Jeanne d’Albret pour qu’elle consente au mariage de son fils Henri de Navarre avec Marguerite sa fille (la reine Margot). Les noces doivent avoir lieu : « Le roi, interposant son autorité, voulut le mariage être fait à Paris, et non ailleurs, où le cardinal de Bourbon les épouserait devant la grande porte de Notre Dame[10] ». Or, « les Parisiens comme la très grande majorité des français, sont croyants à la manière ancienne …»  dit Pierre Miquel[11].  Catherine se méfie de l’amiral de Coligny, passé à la Réforme. Elle commande contre lui un attentat qui échoue. Pour sortir de l’impasse le conseil décide de massacrer tous les chefs huguenots… Charlotte Arbaleste, fille du président de la Chambre des comptes de Paris, mariée à Duplessis Mornay[12]  nous fait un récit saisissant.

« Comme j’étais encore au lit, une mienne ser­vante de cuisine, qui était de la Religion (protestante) et venait de la ville, me vint trouver fort effrayée, me disant que l’on tuait tout. » Charlotte s’enfuit de sa maison pour trouver refuge chez Monsieur de Perreuse, mais cette maison est aussi fouillée.

« …La plupart de ceux qui s’y étaient sauvés s’étaient retirés ailleurs, et n’y était demeuré que feue Mlle de Chaufreau et moi. Il (Monsieur de Perreuse) fut contraint de nous cacher, elle avec sa damoiselle dans un bûcher dehors, moi avec une de mes femmes dans une voûte creuse ; le reste de nos gens déguisés et cachés comme il avait pu. Etant en cette voûte, au haut du grenier, j’entendais de si étranges cris d’hommes, femmes et enfants que l’on massacrait par les rues, et ayant laissé ma fille en bas, j’entrai en telle perplexité et quasi déses­poir, que, sans la crainte que j’avais d’offenser Dieu, j’eusse aimé plutôt me précipiter que de tomber vive entre les mains de cette populace, et de voir ma fille massacrée,  ce que je craignais plus que ma mort… Le mercredi matin, à la même heure, je me résolus de partir de Paris quoi qu’il m’en dût advenir, et priai celui qui m’avait fait ce message d’aller arrêter une place pour moi au bateau du Corbillard, ou en quelque bateau montant sur la rivière de Seine… Comme nous fûmes aux Tournelles, où il y avait garde, le bateau fut arrêté, et le passeport demandé ; chacun montra le sien, sauf moi qui n’en avais point. Ils commencè­rent alors à me dire que j’étais huguenote et qu’il me fallait noyer, et me font descendre du bateau  … Et à la vérité, je pensais qu’ils allaient me jeter dans la rivière…. (Finalement) ils me remettent dans le bateau, me disant que, si j’étais un homme, je n’en réchapperais pas à si bon marché… »

 

5- TROIS FEMMES  MARTYRES POUR LEUR FOI

La répression de la nouvelle « hérésie » est  brutale. Nous sommes en des périodes de violence inouïe, la furie n’épargne rien, vieillards, femmes, enfants…

En 1549, Anne Audebert, veuve de Pierre Genest, apothicaire, est condamnée à être brûlée vive sur la place du Martroy, à Orléans. Comme on la lie d’une corde,  elle dit « Mon Dieu, la belle ceinture que mon époux me baille ! Par un samedi je fus fiancée pour mes premières noces ; mais, en ces secondes noces, je serai mariée, ce samedi, à mon époux Jésus Christ. » Quand elle vit le tombereau elle demanda de cœur  allègre « Est-ce ici où il me faut mon­ter ? » Et, en disant cela, elle monta courageuse­ment, et jusqu’à la fin persévéra avec constance et vertu admirable[13]. En septembre 1557 Madame de Graveron de la famille de Luns en Périgord, vingt trois ans, veuve, est condamnée au supplice. Elle se revêt alors d’habits de fête pour recevoir ce triomphe[14] . Le 24 août 1572 jour de la saint Barthélemy : « La demoiselle d’Iverni, docte aumônière, nièce du cardinal Brissonet, se sauvait en religieuse, mais reconnue à cause de ses mules cramoisies, la vie lui fut promise si elle voulait renoncer à sa religion, à son refus fut poignardée et jetée à l’eau, et comme la rivière la soulevait, on courut de tous côtés l’assommer à coups de bâtons et de pierre [15]».

 

 

6-UNE FEMME PERSECUTEE POUR SA FOI : ANNE DE CHAUFEPIE

En 1598 Henri IV met fin aux guerres de religion par la proclamation de l’Edit de Nantes. (Un édit est une loi du roi [16]). Cet édit laisse aux protestants la liberté de pratiquer leur culte et quelques avantages. Mais son petit-fils, Louis XIV estime que l’existence de plusieurs religions dans son royaume l’affaiblit, aussi applique - t’il à partir de 1661 de manière de plus en plus restrictive, l’Edit de Nantes. A partir de 1680 les dragonnades (procédé de conversion forcée) sont mises en place. En 1685 Louis XIV révoque l’Edit de Nantes par l’Edit de Fontainebleau. Les persécutions reprennent.

Anne de Chaufepié (fille du pasteur Second) née en 1640, arrêtée en 1686 alors qu’elle s’enfuit, est  emprisonnée par lettre de (petit) cachet au couvent, dans le pays du Perche. Elle nous conte ses « aventures »

« Monsieur le vice bailli vit d’abord Mme l’Ab­besse, et lui exposa sa commission en lui donnant la lettre de cachet, en vertu de laquelle il me met­tait entre ses mains. Elle et toute sa communauté me vinrent recevoir à leur porte avec beaucoup d’honnêteté et des marques de bonté assez propres à adoucir l’amertume de mon état, si elle avait été moins grande…

« J’y ai demeuré près de dix mois, pendant les­quels je n’ai vu que des ecclésiastiques, à qui l’on me faisait parler assez souvent. »

« On me donnait souvent des livres ; j’en lisais quelques-uns en présence de l’abbesse ; et ayant arrivé une fois à un plein de calomnies et de men­songes. dans lequel il y avait une confession de foi à faire horreur à tous ceux qui portent le nom de chrétiens, et qu’on me disait être celle de nos Eglises, n’osant pas leur montrer, pour les démen­tir, celle que j’avais dans mon Nouveau Testament, de peur qu' on me l’ôtât, j’en écrivis une de ma croyance, que l’abbesse trouva bonne dans tous ses articles. Elle me dit seulement que, quoique ce que je croyais fût bon, je n’en croyais pas assez… »

 En 1688, Anne de Chauffepié est avec d’autres prisonniers expulsée hors de France, elle arrive à Rotterdam en 1688… [17]

 

 

 

7-UNE FEMME FIDELE JUSQU'A LA MORT : MLLE DE CHANDIEU

Cette demoiselle de Chandieu le 14 avril 1690 s’éteint, ferme dans sa foi, malgré la visite du curé de la paroisse, chargé de la convertir…Lisons le procès verbal de l’intervention de ce prêtre [18]… Procès-verbal du Curé de Maringue, (actuellement en Saône et Loire ?) Chabrier, touchant son essai de con­version de Mlle de Chandieu, mourante.

« L’an 1690 et le quatorzième jour d’avril, nous, Louis Chabrier prêtre, bachelier en théologie et curé de l’église paroissiale de Notre Dame de Maringue, ayant appris la maladie de la Demoiselle de Chandieu habitante de cette paroisse, nous nous sommes transporté dans sa maison pour la voir et la visiter ainsi que notre charge nous le demande,  afin de savoir si elle voulait se confesser et faire les autres devoirs de chrétienne apostolique et romaine, étant donné  qu’elle avait fait abjuration depuis quelques années de la R. P. R (religion prétendue réformée).  Après l’avoir plusieurs fois exhortée à se confesser et à recevoir le viatique, elle nous a répondu qu’elle ne reconnaissait que deux sacrements : le baptême et la Sainte Cène et, qu’étant née et élevée dans la dite R. P. R, elle  voulait  y mourir, et que  quoique nous fassions  pour la faire changer d’avis, elle ne ferait point d’autre ré­ponse, ce qui nous a obligé à nous retirer… Elle nous dit plusieurs fois de ne la plus troubler, et peu de temps après elle est morte… nous avons dressé notre présent procès-verbal les dits jour et an. »

 

8-DES FEMMES D’ACTION

Il en est même qui  font le coup de feu comme des hommes, ainsi les Rochelaises de  1573. D’autres, comme les femmes cévenoles, les Camisardes, sont  « ardentes pour la cause »[19]. « Au temps des premières persécutions, elles ont élevé leurs enfants « à la Bible »  suivi les assemblées…. Avec l’insurrection, les choses n’ont pas changé par les sentiers d’épines, sur les cailloux qui roulent, ou dans la neige épaisse, sous les énormes sacs qui courbent les épaules, les femmes vont ravitailler les hommes, qui grelottent dans les hautes métairies…. La plupart ne savent pas lire ; elles ne connaissent pas Calvin, moins encore la théo­logie… »

Dans les lettres pastorales de Jurieu datées de 1686 se trouvent quelques informations : « Peu après se leva Isabeau Vincent, la bergère du Dauphiné, jeune fille de seize à dix sept ans, ne sachant ni lire ni écrire. Elle eut des extases… les cinq premières semaines, elle ne parla durant ses extases que le langage de son pays, parce qu’elle n’avait pour auditeurs que les paysans de son village. Le bruit de ce miracle se répandit… » 

Revenons à ce que nous dit A.Ducasse : « Le 26 janvier 1704, à Saint-André -de- Valborgne, le brigadier Planque fit massacrer vingt-huit personnes, qu’il jeta, vivantes encore, dans la rivière. Il écrit sèchement qu’il fit tuer cinq ou six filles fanatiques ou prophétesses, qui moururent fermes dans leur reli­gion sans vouloir écouter le prêtre… De toutes les inspirées, Marie Mathieu, dite la Grande Marie, est la plus célèbre. Laide et  flétrie, elle a plus de trente ans, mais Cavalier apprécie son courage, son autorité : au nez de l’intendant et de ses policiers, elle se glisse dans les maisons nîmoises, pour collecter de l’argent. C’est elle qu’on consulte aux graves occasions, à la veille d’une bataille ou d’une exécution… Élie Marion de Barre dans les Cévennes nous a donné le nom de quelques pro­phétesses : Marie Lauriol, de Marvejols ; Magdeleine Deleuze, morte en prison ; Isabeau Lacombe, déportée à Perpignan. D’autres s’exilèrent en Suisse : Suzanne Chabrol, Magdeleine Ribotte, Jeanneton de Lussan. »

Ce même Elie Marion écrit de Londres en 1707 : « … Il est vrai, nos ennemis étaient en grand nombre, et, nous, nous n’étions qu’une petite poignée de gens… Mais je l’ai déjà dit, l’Eternel des armées était notre force. [20] »

 

9-UNE FEMME PHILOSOPHE ?  MARIE HUBER

Née en 1695, à Genève, Marie Huber vit la plus grande partie de sa vie à Lyon. Elle est, pense-t-on, l’inspiratrice de Jean Jacques Rousseau (Marie Huber eut une forte influence sur Mme de Warens qui fut son « élève spirituelle »).

 «La famille Huber [21] avait aussi reçu la visite de deux « inspirés londoniens », Durand Fage - l’ami intime d’Élie Marion - et François Pagez. En 1716. deux des trois filles Huber (Déborah, neuf ans et Marie, vingt et un) commencèrent à prophétiser. … Marie Huber se rendit à Genève, en 1715-1716, pour y prophétiser. Elle fut très mal accueillie par les pasteurs de Genève et retourna à Lyon. Son « illuminisme » évolua alors vers un rationalisme déiste...  »

 

10-UNE FEMME DE CŒUR : ANNE ROSE CABIBEL EPOUSE CALAS,  1710- 1792,

« Il y eut, aux approches de l’an 1760, un affaiblissement sensible de la persécution » nous dit G de Felice dans son ouvrage déjà cité. Marie Durand la dernière prisonnière de la Tour de Constance, à Aigues Mortes, est libérée en 1768. L’affaire Calas en 1762, permet en quelque sorte, cette évolution des idées… Que s’est-il donc passé ? A Toulouse, un jeune homme, Marc Antoine Calas est retrouvé pendu dans sa propre maison. Immédiatement on accuse son père, Jean Calas, protestant, de l’avoir fait assassiné de peur qu’il ne se fasse catholique. Jean Calas est condamné à mort et roué sur la place publique, sa femme, Anne Rose Caribel est acquittée. Voltaire s’empare de l’affaire et demande la réhabilitation. Pour cela il fait appel à l’opinion publique et écrit une série de lettres…

Voltaire lettre à Madame Calas entre 1763 et 1765

« Madame, tous ceux qui ont le bonheur de vous servir dans une affaire si juste doivent se féliciter également. Vous savez que je n’ai jamais douté de l’événement de votre procès…  Il me paraît que le conseil du roi s’est engagé à vous donner une satisfaction entière, en obligeant les juges de Toulouse d’envoyer la procédure et les motifs de l’arrêt. Jouissez maintenant du repos ; je vous fais les plus tendres et les plus sincères compliments, ainsi qu’à mesdemoiselles vos filles. Vous vous êtes conduite en digne mère, en digne épouse ; on vous doit louer autant qu’on doit abhorrer le jugement de Toulouse. Soyez pourtant consolée que l’Europe entière réhabilite la mémoire de votre mari ; vous êtes un grand exemple au monde »

 

 Madame Calas lui avait écrit : 

Paris, ce 9 mars 1763.

« Monsieur, vous aurez appris par la lettre de M. Dumas à Mme Debrus  l’événement de mon affaire au Conseil…  Non, Monsieur, Je ne trouve point d’expressions assez vives pour vous témoigner ma sensibilité à tout ce que je vous dois, et que je vous devrai encore, puisque votre cœur  généreux et bien­faisant ne se lasse point de chercher de nouveaux motifs à ma juste reconnaissance… Nous ne pouvons, ma famille et moi, en reconnaissance de tant de bienfaits, que prier sans cesse le Père des miséricordes de vous combler de ses grâces les plus précieuses. de vous conserver dans notre cœur  la reconnaissance la plus vive, et d’être jusqu’au dernier soupir, avec autant de véné­ration que de respect, Monsieur, votre très humble et obéissante servante » [22]

L’Edit de tolérance est signé au mois de novembre 1787 cent deux ans après la révocation. Malheureusement en 1793  en plein cœur de la révolution, la Terreur -la loi de prairial- permet d’envoyer à la mort à peu près n’importe qui. Proportionnellement les protestants en souffrent autant que les catholiques. Le 9 thermidor ramène le calme.

 

11- UNE FEMME CULTIVEE PIONNIERE DE L’ENSEIGNEMENT : JULIE FAVRE

Le XIX°  siècle est plus calme pour les protestants.. Bonaparte par le concordat et la loi  du 18 germinal reconnaît l’existence du protestantisme qu’il subventionne. Le rétablissement de la monarchie en 1814-1815 provoque quelques remous  et  de nouveau la montée de l’intolérance. Néanmoins le protestantisme fonde la société biblique de France en 1819, puis la société des missions, la société pour l’encouragement de l’Instruction primaire parmi les protestants  en 1829… En 1846 est crée l’Alliance Evangélique Française.

 Nous nous intéressons maintenant à madame Jules Favre, fille du pasteur Velten. Née en 1834 en Alsace, elle est passionnée par les études intellectuelles. Elle passe des heures en tête-à-tête avec ses livres. Plus tard, à Paris, elle exerce les fonctions de sous- maîtresse dans un pensionnat de jeunes filles. C’est pendant la guerre de 1870 qu’elle rencontre Jules Favre (ministre des, affaires étrangères) qu’elle épouse. En 1880, une loi institue l’enseignement secondaire pour les filles en France : c’est une véritable révolution des mœurs. Madame Favre fut  alors nommée directrice de l’école Normale de Sèvres. Dans un discours elle s’adresse à l’association des anciennes élèves :

« Plus nous serons unies, plus nous serons fortes pour combattre les préjugés qui entourent en­core cette œuvre… Dans cette lutte nos armes, vous le savez, doivent être surtout la patience, la douceur, la simplicité, la droiture, le dévouement. Les dons de l’intelligence sont inappréciables, mais c’est plus encore par vos qualités morales que vous contribuerez au triomphe de la belle cause qui est entre vos mains. L’instruction dispensée avec talent par un esprit éclairé est puissante pour élever et fortifier l’intelligence, mais l’exemple de la libre soumission au devoir, si humble qu’il soit, est plus puissant encore pour gagner les cœurs... »

 A une ancienne élève qui allait se marier elle écrit :

« Vous comptez donc vous passer de la céré­monie religieuse, et vous voulez savoir ce que j’en pense. Mais, mon enfant, je suis d’avis que vous agissiez selon vos convictions. Il n’y a rien que j’estime plus que la sincérité, et c’est préci­sément parce que je respecte la religion que je déteste les actes religieux accomplis sans foi…. »

Et encore :

« Le désir de prier est déjà une prière. «Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais pas trouvé ». Tout ce qui élève l’âme, tout ce qui la rapproche de Dieu, est une manifestation de la prière. Ce que Dieu veut de nous, c’est une prière sincère. Priez donc d’abondance, et quand vous ne le pouvez pas, priez Dieu de disposer votre cœur  à prier. Une pensée dirigée vers Dieu vaut mieux que de longues prières où la pensée n’est pas. C’est même la seule élévation véritable... » [23]

 

 

 

UNE FEMME DE NOTRE TEMPS, ENGAGEE : BERTHIE ALBRECHT 1893-1943

Le XX° siècle débute, en quelque sorte,  par la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, en 1905. Cette loi est souhaitée par la communauté protestante. On assiste également à la création de la Fédération Protestante de France.  Nous nous intéresserons maintenant à Berthie Albrecht.

Née de parents suisses, élevée à Marseille, elle est la fille unique d'une famille protestante aisée. Elle connaît une enfance austère entre le lycée Montgrand qu'elle fréquente dès l'âge de cinq ans, les activités paroissiales, les leçons de chant et de piano et les discussions ouvertes avec ses parents le dimanche. Berthie habite Londres avant la guerre avec son époux.  En 1935,elle se lie avec Henri Frenay.  En juin 1940, elle se replie, avec l’usine Fulmen qui l’emploie, à Vierzon. Elle organise des passages de la ligne de démarcation. A Lyon, où elle réside en 1941, elle  fréquente le temple rue Lanterne où prêche  Roland de Pury. Elle participe à la création du mouvement de résistance qui deviendra plus tard Combat ( mouvement crée par Frenay). Arrêtée, elle est internée à Vals les Bains. Transférée à Lyon et condamnée elle s’évade. Elle se cache à Dufort dans le Gard. Lisons le témoignage de la femme du pasteur, Denise Cadier, qui l’accueillit en ces temps difficiles [24] .

« Un jour mon mari reçut un message nous priant de recevoir  «notre amie, Mme Vic­toire ». Celle-ci avait besoin de se reposer à la campagne après une grave maladie. Très peu de temps après, un matin que je situe en hiver, car il faisait froid, une fem­me dans la belle force de l’âge se présenta. Elle paraissait solide et décidée. Je m’avançais à sa rencontre, mais devant moi se faufile notre fille aînée, alors âgée de trois ans et demi, qui demanda gentiment : « C’est vous madame Victoire ? Bon­jour, madame » ajouta-t-elle avec un grand sourire. Berthie Albrecht, car c’était elle, eut le sursaut brusque des personnes qui se savent en danger permanent.  …Elle nous a quittés un matin, seule comme elle était venue »

Elle fut arrêtée, à Mâcon en Bourgogne :

« Ayant quelques instants à perdre, « Victoria », c’est à dire Madame Albrecht, était allée s’asseoir sur un banc du square de la Paix et lisait la presse quotidienne. Brusquement, autour d’elle, surgit un groupe d’hommes de la Gestapo qui la met en état d’arrestation. Cette femme merveilleuse de courage ne pense qu’à sauver ses camarades…alors à tue tête elle hurle sans arrêt des phrases d’avertissement… Pendant qu’elle met ainsi en éveil tout le quartier, les gifles, les coups de poing, les coups de pied pleuvent sur elle pour la faire taire. Des témoins l’ont aperçue, menottes aux poignets, à demi évanouie, le visage et les jambes en sang, entraînée vers une voiture qui disparut [25]aussitôt. »

Amenée à Fresnes, elle mourut trois jours après. Compagnon de la Libération, elle est inhumée au Mont Valérien.

Certaines sont revenues de l’horreur. Ainsi en témoigne Marie Médard, en 1946 [26]: « Peu de jours après mon arrivée à Fresnes, je reçus la visite de l’aumônier allemand… J’étais là pour avoir lutté contre son pays… Nous avons prié ensemble… Il a fallu que ma joie s’extériorise : j’ai chanté par la fenêtre : «  Il faut Grand Dieu que de mon cœur la sainte ardeur te glorifie ».

 

Nous ne pourrons terminer ce court article sans avoir une pensée pour toutes celles dont nous ne connaissons même pas l’histoire…

Nous formulons un souhait : Que les femmes de notre temps, nos contemporaines, puissent dans ce court article, trouver quelques sujets de méditation, d’encouragement, de sagesse… qu’elles prennent conscience que les femmes  aussi, ont été actrices de l’histoire, qu’elles en aient une légitime fierté, qu’elles « osent l’espérance »

 Claude Martinaud

Présidente de la SHPMM

Article paru dans le Bulletin de la Société numéro 2 ISNN 0292-0069

               Et dans le livre « Osez l’espérance » publié aux éditions FAREL 2001

 

 

 

Petite bibliographie 

 

Bulletin  de la société d’histoire du protestantisme français (BHSPF) ms 468

Bulletin d’octobre 1911, SHPF p 437 et  archives nationales TT 452 XLI. « Fidèle jusqu’à la mort, Mademoiselle de Chandieu. »

R.Dray-Bensoussan, H. Echinard, R. Goutalier, C. Marand-Fouquet, E. Richard, H. Vidalou-Latreille, Marseillaises, Vingt-six siècles d’Histoire  Edisud, 1999.

Chabrol  Jean Paul, « Elie Marion, le vagabond de Dieu » : Bulletin de la SHPMM(Société d’Histoire du Protestantisme du Midi Méditerranéen), 1999

Cloulas Yvan, Catherine de Médicis,  Fayard, 1979

Crouzet Denis, Genèse de la Réforme française, SEDES, 1996.

d’Aubigné ( ?) , Histoire depuis 1550 jusqu’en 1601 

de Castelnau, Mémoires  1731 ?

de Felice, Histoire des protestants de  France,  Paris Cherbuliez, Meyrueis, Grassart.1856

de Mestral Combremont, Destins de femmes   éditions « Je sers »  1935

de Navarre Marguerite, Chanson 14, édition critique Dottin 1971

de Witt Mme née Guizot, Mémoires de Mme de Mornay, éd. par Société de l’histoire de France, Paris, 1868-69, J, p. 59, II, p. 297.

Ducasse André, La guerre des camisards, Hachette, 1978.  

 Gout Raoul,  Le miroir des dames chrétiennes   éditions « je sers », 1937.

Hauser,  Etudes sur la Réforme française, Paris 1909 Picard.

Jurieu,  lettres pastorales  datées de 1686  (cité par de Felice)

Léonard E,  Histoire générale du protestantisme, Quadrige, P.U.F  1988

Médard Marie, Bulletin SHPF 1946. 139 : « témoignage de Médard Marie »

 Miquel Pierre,  Les guerres de religion, Fayard 1980

Misson Maximilien,  Le théâtre sacré des Cévennes,  Presses du Languedoc   1978

 Noguères Henri,  Histoire de la Résistance, tome III.

Pannier Jane,  Eléonore de Roye, Princesse de Condé, Fischbacher.1901

Poujol Jacques,  Protestants dans la France en guerre 1939-1945, éditions de Paris,  2000 

Régnier de la Planche, Histoire de l’état de la France sous le règne de François II, 1576.

 Rodochanachi, Une protectrice de la Réforme en Italie et en France : Renée de France, duchesse de Ferrare, Paris, 1896

Saupin  Guy, L’Edit de Nantes en trente questions, Geste éditions, 1997

Voltaire, Lettre à Madame Calas, Lettres choisies, Classique Larousse, 1937

Zeller, François II, Hachette, 1890.

 Zeller,  La Saint Barthélemy,  Hachette1887.

 

Article paru dans la revue SHPMM

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[1] CROUZET ,  Genèse de la Réforme française  SEDES 1996

[2] Hauser, Etudes sur la Réforme française, Paris 1909

[3] Marguerite de Navarre,  chanson 14, édition critique Dottin 1971

[4]  Rodochanachi, Une protectrice de la Réforme en Italie et en France : Renée de France, duchesse de Ferrare, Paris, 1896.

[5] Raoul Gout,  le miroir des dames chrétiennes,  éditions « je sers » 1937.

 

[6] Zeller,  François II, p 125. 1890

[7] Régnier de la Planche, Histoire de l’état de France sous le règne de François II. 1576

[8] Cloulas Yvan, Catherine de Médicis, Fayard, 1979

[9] Pannier Jeanne,  Eléonore de Roye, Princesse de Condé, Fischbacher, 1901, suivant en cela  les Mémoires  de Castelnau 1731 

[10]   Bordenave, : historiographe de Béarn et de Navarre.

[11] Miquel  Pierre, Les guerres de religion, Fayard 1980

[12] de Witt née Guizot, Mémoires de Mme de Mornay, Société de l’histoire de France, Paris, 1868-69, J, ( p. 59, Il, p. 297.)

 

[13] Raoul Gout, Le miroir des dames chrétiennes, éditions « je sers » 1937.

[14] De Felice, Histoire des protestants de  France, p 80 1856 Paris

[15]   d’Aubigné, Histoire depuis 1550 jusqu’en 1601, cité par Zeller, La Saint Barthélemy, 1887.

[16] Saupin Guy, l’Edit de Nantes en trente questions, Geste éditions 1997

[17] d’après le BSHPF  (Bulletin  de la société d’histoire du protestantisme français) ms 468

[18] (SHPF bulletin d’octobre 1911, p 437 et  archives nationales TT 452 XLI)

[19]André Ducasse, La guerre des camisards, Hachette1978 

[20] Misson Maximilien, Le théâtre sacré des Cévennes » ; « Presses du Languedoc  » 1978

[21] Chabrol JP, Elie Marion, le vagabond de Dieu : bulletin de la SHPMM 1999

[22] le miroir des dames chrétiennes déjà cité

[23]  de Mestral Combremont J, destins de femmes, éditions « Je sers »  1935

[24] Poujol Jacques,  Protestants dans la France en guerre 1939-1945   « éditions de Paris 2000 » témoignage donné à la SHPF en 1992

[25] Noguères Henri,  Histoire de la Résistance, tome III

[26] BSHPF 139 


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